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Exposé sur la Plaine, le Marais sous la Révolution française

Exposé de vulgarisation sur la Plaine – le Marais sous la Révolution française 

Introduction


Qu’est-ce que la Plaine ? On appel la Plaine aussi le Marais. Il s’agit d’un groupe hétérogène, divisé, sans lignes politiques claires, composé des députés les plus modérés de la Convention. Les députés votent selon la situation présentée pour le groupe qui incarne le mieux l’espoir collectif. A chaque convention, ils auront formés environ le tiers des députés et ils auront toujours été les plus représentés. C’est une faction très modérée qui présente de nombreux particularismes : à la fois la plupart de ses membres auront peu d’importance au cours des années révolutionnaires. Mais de l’autre côté, le mouvement et certains députés du Marais auront par moment  jouer un rôle notable. 


D’où provient le nom ? Le journal L’Ami du peuple (de Marat) inventa ce terme. Ce nom vient du fait que les membres siégeaient dans les rangées basses de l’hémicycle. On les appelait les « ventres mous » ou « les crapauds du Marais » mais encore le « tiers parti ». Cette appellation s’explique par le soutien qu’apporta la Plaine aux divers groupes politiques : d’abord la Plaine a soutenu la Gironde. Puis la Plaine se rangea au côté de la Montagne. Et enfin, la Plaine devint l’organe majeur des décisions politiques sous la Convention Thermidorienne. Les révolutionnaires ont employés péjorativement le nom de « Marais » pour désigner ces députés parce qu’ils se sont souvent contenté de suivre la majorité se sont montrés neutre. Autrement dit, ils ont refusé de prendre part aux querelles entre Girondins et Montagnards. 


Combien sont-ils ? Au début, ils étaient environ au nombre de 350 pour une Assemblée composé de 745 députés. On comptait 200 Montagnards et 160 Girondins. 


A quels idéaux aspiraient-ils ? Les membres étaient attachés aux conquêtes politiques de la Révolution de 1789. Ils voulaient défendre l’œuvre de la Révolution et ont souhaité l’union de tous les républicains. Ils ont voté le plus souvent à gauche (en considérant alors encore la Gironde à gauche, avant la nouvelle opposition Gironde-Montagne).



Les députés sous les trois Conventions 


D’où proviennent-ils socialement ? Quelles activités professionnelles exerçaient-ils ? Comme la plupart des autres députés, ils sont issus pour la plupart de la bourgeoisie libérale et républicaine. Ils sont eux aussi issus du mouvement révolutionnaire. C’étaient majoritairement des avocats, juristes, journalistes, écrivains, commerçants… 


Qui composait la Plaine ? Quelles sont les figures notables et pourquoi sont-elles connues ? 

Etant un groupe hétérogène, on y trouve des députés indépendants aux convictions diverses et issus de différents partis. D’où l’impossibilité d’en dégager une idéologie uniforme. Néanmoins, la Plaine ne comporte pas tous les « Modérés », c’est-à-dire une bonne partie de Girondins opposée au « terrorisme d’Etat » centralisateur, donc des idées Montagnardes. 


  1. Les figures les plus connues de la Plaine


L’abbé Emmanuel Sieyès. Il vota la mort du Roi. Sieyès refusa de se porter candidat au Comité de Salut Public. Il accepta la création du Tribunal révolutionnaire et les lois contre les émigrés. Le 2 juin 1793, Sieyès ne se prononça pas sur l’arrestation des Girondins. Il cessera de paraître à la Convention pour ne pas attirer l’attention. Pour cela, Robespierre l’appela « la taupe de la Révolution » Sous la Convention Thermidorienne, il se retrouvera au 1er rang.

 

Le Président de la Convention, l’abbé Henri Grégoire a défendu la motion sur l’abolition de la royauté.


Le deuxième Consul Cambacérès. Né à Montpellier, le 18 octobre 1755. Il fut président de la Convention et membre du Comité de Salut public. Sous le directoire il est élu président des Cinq-Cents. Il était également Ministre de la Justice jusqu’au 18 brumaire et devient ensuite second consul. Il prit part à la rédaction du Code Napoléon, et l’Empire le nomma duc de Parme, prince, archichancelier Membre et président du Sénat, du Conseil d’État et de la Haute Cour impériale, Grand-Aigle de la Légion d'honneur. 


Elie Fréron : Critique littéraire de Voltaire. L’instigateur de la répression de Toulon en 1793 contre les royalistes.


B. Les Modérés 

François-Antoine de Boissy d’Anglas : Critique de l’absolutisme et combat contre les Protestants 


C. Les Thermidoriens 

Paul Barras : Vote la mort de Louis XVI. Il a joué un rôle clef la transition vers le Directoire. Un des principaux Directeurs. 

Lazare Carnot : membre du Comité du Salut public. Un des Directeurs. Puis compte de l’Empire. 

Jean-François Reubell : figure républicaine modérée. Favorable à la mort de Louis XVI. 

Louis-Marie de La Réveillière-Lépeaux : soutient les Girondins, puis démissionne. Revient en tant que Directeurs. 

Etienne-François Le Tourneur : opposé à la mort du roi, mais vote avec l’appel du peuple. Membre du comité de guerre. Général, président de la Convention nationale du 6 janvier au 20 janvier 1795. Directeur effacé. 

Philippe-Antoine Merlin de Douai : membre de l’AssN constituante, Directeur puis compte de l’Empire. 


Pierre Daunou : prend part à la Constitution civile du clergé. Modéré sur la mort du Roi. S’oppose à l’arrestation des Girondins puis se fait emprisonné. Participe activement à la Constitution de l’An III. 

Joseph Fouché : Répression de l’insurrection lyonnaise en 1793. Ministre de la police sous le Directoire et Napoléon. 


Jean-Lambert Tallien : ancien dantoniste. Participa aux agitations populaires. Demande la destitution du Roi. Rôle important dans la Commune. Membre du Comité de sûreté général. Participe à la chute des Girondins. 



Quelle évolution de la Plaine ? Quelle influence sous les trois Constitutions ? 


I. Bref rappel de la Convention 

A. Date. La période de la Convention a lieu du 21 septembre 1792 au 22 août 1795. Se sont succédées respectivement la Convention Girondine du 21 septembre 1792 au 2 juin 1793, puis la Convention Montagnarde du 2 juin 1793 au 27 juillet 1794 et enfin la Convention Thermidorienne du 27 juillet 1794 au 22 août 1795. 

B. Election. En 1792 ont eu lieu les 1ères élections qui ont mobilisés moins de 10% de la population. 

C. But. La Convention sera chargée d’appliquer la Constitution rédigée sous l’Assemblée législative. 


Nous allons nous poser plusieurs questions : quelle influence aura eu la Plaine sous les trois Constitutions ? Y a-t-il une évolution de leurs positions politiques ? Peut-on réduire  à n’avoir été que des opportunistes ? Quelle influence a eu la Plaine dans la Révolution française sous les trois Conventions ? Cet exposé aura pour but de vous de démontrer la complexité de ce mouvement notamment en ce qui concerne ses particularité. Sous les deux premières constitutions, ils n’étaient pas la force politique majoritaire quant bien même ils étaient les plus nombreux. Sous la Convention Thermidorienne, ils deviennent des acteurs majeurs.  


La tentative républicaine, mais une dictature d’Assemblée


II. Sous la Convention Girondine (21 septembre 1792 au 2 juin 1793) 

A. L’élection de août 1792 – la plaine un allié de ce qu’on peut caractériser de nouvelle droite 

Vers fin août et début septembre 1792 ont lieux les élections au suffrage universel masculin à deux degrés. Il y a un énorme taux d’abstention (environ 90%)  Ce sont majoritairement les révolutionnaires qui vont votés pour mettre fin à la monarchie. A l’issu des élections, la Convention sera composée de 749 députés qu’on appellera Conventionnels (200 M, 389 P, 160 G). Le 25 décembre 1792, les députés déclarent la France une et indivisible. La France devait être à priori une République démocratique. Dans les faits, les trois Conventions vont aboutir à une dictature d’Assemblée. Il y a confusion des pouvoirs dans cette convention.

Trois clivages vont se former : la Gironde, la Montagne et la Plaine. La Plaine va permettre l’accession de la Gironde au pouvoir en se rangeant à leur côté.


B. Le soutien mutuel entre Gironde et Plaine 

En reconnaissance de leur victoire, la Gironde donne des postes clefs à certains membres de la Plaine. Les plus illustres et les plus représentatifs profitent de cette période pour devenir président de l'Assemblée. C'est notamment le cas de l'Abbé Henri Grégoire le 15 Novembre 1792. 

Plaine et Gironde ont des convergences sur le plan politique. La Gironde craignait le retour à la monarchie, prônait le fédéralisme en renforçant les pouvoirs des départements. Aussi, en février 1793 la Plaine avec le Girondin Brissot, a approuvé la guerre face à l’Angleterre et la Hollande. La France accumule les défaites. Ces défaites vont êtres utilisés pour justifier l’exclusion des Girondins.


C. Les divergences avec les Girondins 

Premièrement, Gironde et Plaine sont en désaccords sur la question du sort réservé au Roi. La Plaine converge avec la Montagne en voulant l’exécution de Louis XVI.  

Ensuite, la Constitution de l’An I sera élaborée le 24 juin 1793. C’est ce qui va amener l’émergence de la Montagne. Cette Constitution est l’une des plus « démocratiques. Il y a un point de rupture entre Gironde et Plaine, puisque cette dernière a permis permit l’adoption par son vote. La Gironde voulait éviter le procès du Roi. Les Girondins ont donc demandés à ce que le peuple soit consulté, mais ce référendum  fut refusé par l’Assemblée. Finalement, 80 000 Sans culottes parisiens vont bloquer l’Assemblée et réclament l’arrestation des Girondins. La Convention, sous la Terreur, va voter leur arrestation le 2 juin 1793. 


III. Sous la Convention Montagnarde (2 juin 1793 – 27 juillet 1974) 

A. L’importance de la Plaine dans la victoire de la Montagne. Les Dantonistes, surnommés les « Indulgents » se font persécutés. C’est là où la Plaine prend conscience du danger robespierriste. Le 5 avril 1794 a lieu l’exécution de Danton. Dans les journées des 31 mai et 2 juin 1793, les Montagnards vont prendre le pouvoir. La position de la Plaine sera ambiguë : d’un côté, la Plaine a tenté de jouer le rôle de médiateur entre Gironde et Montagne. De l’autre côté, la Plaine admet le bien fondé des mesures du Comité de Salut Public. Ils vont permettre la victoire de la Montagne en votant favorablement à ses lois (Lois des suspects, décret du gouvernement révolutionnaire)


B. Un rôle mineur sous la Convention.  Jusqu’à la chute de Robespierre le 27 juillet 1794, la Plaine est un modeste exécuteur de tâches. Le mouvement se fait peu remarquer même si quelques-uns de ses représentants participent à des missions en province ou auprès des armées. 


C. Rôle de la Plaine dans le complot contre Robespierre. Certains avaient de nombreux doutes sur la Montagne. Cette hostilité se manifesta le 9 Thermidor An II : des députés de la Plaine rallièrent les instigateurs du complot. L’autorité de la Terreur et le culte de la personnalité de Robespierre a en effet été remis en cause par la Convention et le Comité de salut public. Robespierre commis l’erreur, dans un discours du 8 Thermidor, de faire peur à son propre peuple en menaçant la Convention d’une nouvelle épuration. C’en était de trop. Des Montagnards comme Fouché, Collot d’Herbois, Carnot ou Barras se sont sentis visés. Les comploteurs influencèrent les députés de la Plaine car ils craignaient eux aussi la Terreur. Cela aboutit au vote de l’arrestation de Robespierre par la Convention au motif d’être un « dictateur d’opinion ». Plus tard, les Montagnards vont véritablement disparaître non pas à la mort de Robespierre, mais plutôt avec les insurrections ratées de germinal et de prairial. 



IV. Sous la Convention Thermidorienne (27 juillet 1794 – 22 août 1795) 

A. L’émergence de la Plaine grâce à ses alliés. Après la chute de Robespierre, les Thermidoriens sont composés de tous les Montagnards repentis comme les Dantonistes ou les Hébertistes, des 31 chefs girondins survivants, des 73 députés qui avaient protestés contre l’arrestation des Girondins et enfin des députés du Marais autour de Sièyes, Cambacrès, Daunou ou Boissy d’Anglas. C’est ainsi que des députés de la Plaine vont s’accaparer de postes-clés à l’Assemblée ou dans les comités.


B. La répression de ses ennemis

1. Les Montagnards. La Terreur va être abolie. L’organisation qu’avait mis en place les Montagnards va être supprimée. Vont donc disparaître les Comités, le tribunal révolutionnaire et la commune de Paris. Les derniers Montagnards vont être arrêtés. La répression se matérialisera avec la fermeture du club des Jacobins. 

2. Les Girondins. Les Thermidoriens vont imputer la colère des mouvements populaires aux Girondins. Ces mouvements populaires subissant la misère sociale, les mauvaises récoltes et l’hiver le plus froid. Les Girondins n’auraient pas su gérer la guerre lorsqu’ils étaient au pouvoir. 

3. La contre-révolution royaliste et la Terreur blanche. Pour les Thermidoriens, les excès de la Terreur viennent à la fois des Robespierristes mais aussi de tous les autres suspects. S’engage donc une lutte contre les royalistes, fédéralistes. En plus, le danger royaliste resurgit avec la Déclaration de Vérone. Vu qu’ils sont des régicides, la Plaine va se protéger avec les décrets prévoyant que les futures élections se feront sur la base de 2/3 tiers des anciens députés de la Convention   


C. La réaction thermidorienne : la mise en marche d’une République bourgeoise (ou le retour en arrière). Les Thermidoriens voulaient que l’ordre social prenne ses racines dans le droit à la liberté et à la propriété individuelle. Mais en aucun cas ils ne voulaient le retour à une monarchie, ni à la dictature montagnarde. La formulation d’une République bourgeoise libérale et modérée commença à émerger. La Constitution de l’An III, la plus démocratique, ne sera pas appliquée.

1. L’affirmation des idéaux issu de la DDHC, ou la protection des privilèges de la bourgeoisie. Les bourgeois modérés veulent le retour des principes établis de la DDHC de 1789. Ils veulent le retour d’un gouvernement constitutionnel qui garantirait les libertés, et ils prônent la liberté sous toutes ses formes. Les Thermidoriens vont libéraliser l’économie, ce que souhaitaient aussi les Girondins. Par exemple, la loi du « Maximum » sera supprimée, ce qui provoque une hausse des prix mais l’appauvrissement de la masse populaire. Ils vont chercher à rédiger une nouvelle constitution, qui prendra forme le 22 août 1795. Avec cette conception, les masses parisiennes seront définitivement écartées du pouvoir en ne jouant plus aucune influence sur les institutions.


2. Le suffrage censitaire indirect à deux degrés. 

3. Instauration d’un pouvoir législatif bicaméral et de la séparation des pouvoirs. Cela permit d’éviter la dictature montagnarde et le retour des monarchistes.  

4. L’échec de la tentative de paix avec les puissances étrangères À l'extérieur, la Convention thermidorienne conclut les traités de Bâle du 5 avril et 22 juillet 1795, et de La Haye le 16 mai. Ce qui enlève à la France ses ennemis Prussiens, Espagnols et Hollandais, et lui donne la rive gauche du Rhin et une partie de Saint-Domingue. Mais cette trêve ne sera que de courte durée. 


V. Les principes thermidoriens perdurent sous le Directoire (26 octobre 1795 – 9 novembre 1799)

Election : 63 Républicains, 54 royalistes modérés, 33 ultra-royalistes. 


Ouverture : étude de la religion, de l’esclavagisme 



Quelles limites à l'action de l'État ?