Dissertation : « La flexibilité sur le marché du travail : la solution pour l’emploi ? »
Jacques Nteka Bokolo disait que : « C’est dans la courbe du chômage que réside la première cause de la tristesse du travail. » Source de tensions, s’il est vrai que le chômage est une souffrance récurrente soulevée par les travailleurs, ceux-ci vont rarement être en demande d’une flexibilisation du marché du travail pour sauver leurs emplois. C’est même tout l’inverse, comme on a pu le constater lors de la crise des Gilets Jaunes.
Le marché du travail peut se définir comme la mise en relation entre l’offre et la demande de travail. En principe, cette confrontation aboutirait à la formation d’un salaire et à la fixation d’un niveau d’emploi, qui peut ne pas être le plein-emploi. Si plein-emploi il n’y a pas, alors il y a chômage, lequel est intuitivement un problème pour ceux qui sont dans cette situation. Le chômage peut se définir comme la situation d’un individu ou d’une partie de la population d’un pays en âge de travailler, qui se trouve sans emploi et à la recherche d’un emploi. Les chômeurs sont inclus dans la population active. Le chômage peut être total ou partiel, lorsqu’il y a une réduction de l’horaire de travail, par exemple. Il est analysé par le Bureau international du travail (BIT), ou par Pôle emploi, lequel classe les personnes inscrites en cinq catégories. S’il est vrai qu’il n’est pas univoque, le chômage est pour autant globalement orienté à la hausse depuis les années 1970 en France. Le taux de chômage, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs, avoisinerait environ 10% de la population active. Séduisante, la flexibilité apparaît alors comme une solution miracle pour créer des emplois. La flexibilité pourrait se définir comme l’ensemble des politiques économiques régissant la main-d'œuvre des organisations productives, afin d’adapter la production et l’emploi à la demande. Celle-ci peut revêtir plusieurs formes, comme la variation du nombre des effectifs employés, ou des horaires de travail. Ces propositions apparaissent de prime abord constituer une solution à tous les maux du marché du travail. Pourtant, la citation de Jacques Nteka Bokolo peut largement être contestée. Être prêt à accepter n'importe quelle solution pour sauver l’emploi n’est ni viable économiquement à long terme, ni en matière d’éthique. Par exemple, en 2015, Pôle Emploi avait mis sur son site une proposition d’embauche, en CDI, pour un poste d’acteur pour des films pour adultes. Or, l’on peut aisément comprendre que les inscrits à Pôle emploi ont préféré rester en situation de chômage volontaire.
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Il est vrai que la flexibilité sur le marché du travail peut apparaître comme une solution pour l’emploi, et donc, pour lutter contre le chômage. Cette solution est pourtant trompeuse, car en plus de n’est efficace qu’à court terme, elle risque de générer d’autres problèmes structurels. Il faut donc transcender l’approche libérale. En ce cas, outre la proposition de flexibilisation du marché du travail en vue de lutter contre le chômage et qui n’est pas une réelle solution pour sauver l’emploi, il est plutôt à se demander quelles autres solutions, plus équilibrées et économiquement viable à long terme, devraient être envisagées.
Il conviendra alors d’écarter l’hypothèse d’une flexibilisation généralisée du marché du travail, celle-ci étant une solution en trompe-l'œil. Dans cette perspective, seule une politique économique de soutien à la fois à l’offre et à la demande, et impulsée par l’État, constituerait une solution bien plus équilibrée pour l’emploi à long terme.
I. La flexibilisation du marché du travail, une opportunité en trompe-l’oeil pour sauver l'emploi
S’il est vrai que sur le plan théorique, le chômage peut résulter de certaines défaillances du marché du travail, il est davantage contestable les solutions issues de ces diagnostics et ainsi proposées par les Libéraux portant sur la flexibilisation du marché du travail.
A. Les causes du chômage expliqué par les défaillances du marché du travail selon l’analyse classique
1. Un coût du travail trop élevé ?
Pour les Classiques, le chômage résulte d’un blocage : la présence d’un coût du travail trop élevé. Pour eux, le marché du travail est un marché comme un autre. Il nécessite ainsi un tâtonnement entre offre et demande, permettant de trouver un salaire d’équilibre. La vision classique implique alors que le marché doit parfaitement fonctionner.
Dans cette approche libérale, en période de chômage, il faudrait baisser le niveau de salaires. L’on se retrouverait alors dans une situation de chômage d’équilibre. D’ailleurs, le prix Nobel Friedman fera de ce taux de chômage d’équilibre une norme. En effet, pour lui, ce chômage naturel aurait l’avantage de stabiliser l’inflation à un faible niveau, et correspondrait par voie de conséquence à une situation de plein-emploi. La solution de Friedman aboutirait au NAIRU, concept de Modigliani, qui est la situation idéale permettant croissance économique sans inflation. La baisse des salaires se justifierait aussi ainsi en autre.
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Outre un coût du travail trop élevé, les Classiques expliquent le chômage par la présence de syndicats, lesquels feraient pression et imposeraient ainsi des normes trop contraignantes aux employeurs.
2. Un marché du travail trop rigide, exacerbé par les revendications salariales
Pour les Classiques, le chômage résulte d’un autre blocage : celui de l’existence des syndicats. En effet, ceux-ci se battent pour garantir certains droits, comme le SMIC. Or, en matière de coût du travail, l’approche libérale aurait souhaité que le coût du travail soit baissé. En cela, les syndicats empêchent le marché de s’ajuster à l’équilibre.
Il en résulte une sorte de compromis, mais sans véritablement être profitable, ni pour l'offre, ni pour la demande. Pour les employeurs, les coûts de production restent encore trop élevés. Ils n’ont aucun intérêt à embaucher davantage. En cela, ils vont utiliser les syndicats de manière détournée. En effet, paradoxalement, ceux-ci vont tout faire pour garder les insiders dans les entreprises. C’est logique, puisqu’il est question de lutter contre les licenciements, et in fine, contre le chômage. En revanche, en revalorisant un peu leurs salaires des outsiders, cela va légitimer l’absence d’embauche de personnel supplémentaire, les outsiders. En cela, non seulement le chômage n’est pas combattu à long terme et de manière globale. Les Libéraux acceptent en cas que persiste un peu de chômage. Mais surtout, les inégalités économiques risquent de se creuser, car les insiders ne pourront jamais rattraper leur retard en matière de formation, devancés par l'apprentissage des outsiders de leurs savoirs dans les structures internes .
Ainsi, avec l’approche classique, si les causes du chômage semblent plutôt fondées, il est à déplorer en revanche les solutions qu’ils en déduisent de leurs hypothèses. La flexicurité est présentée comme une opportunité pour lutter contre le chômage, mais est-ce réellement le cas ?
B. Le modèle de la flexicurité, une réelle solution pour résorber le chômage structurel ?
1. Une politique de l’emploi de responsabilisation accrue des travailleurs : une solution viable pour les insérer sur le marché du travail ?
Selon les Classiques, le chômage serait volontaire. Cette situation traduirait une trop grande rigidité sur le marché du travail. En ce sens, dans cette approche, il conviendrait alors d’inciter les « tires aux flancs », formule employée par l’économiste Shapiro. Il s’agirait des travailleurs qui en feraient le moins possible, et certains d’entre-eux choisissent même de se mettre volontairement au chômage, pressentant qu’ils en tirent plus d’avantages. Il faudrait ne pas favoriser l’oisiveté. Jacques Rueff analysait les allocations chômage comme cause du chômage permanent.
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De surcroît, la responsabilisation vise à inciter les « désespérés », formule utilisée pour qualifier les inscrits à Pôle emploi qui ne parviendraient pas à s’en sortir, et préfèrent ainsi rester au chômage. Dans une approche libérale, il conviendrait a contrario que les inscrits soient prêts à accepter toute offre. Or, selon la théorie du Job Search des prix Nobel Phelps et Stigler, le demandeur d’emploi peut préférer rester au chômage, afin de trouver un potentiel meilleur emploi futur. De plus, toute offre d’emploi n’est pas similaire, des dérives en matière de droit du travail existent, telles qu’avec Ubereats. Ainsi, la suppression d’indemnité chômage devrait inciter coûte que coûte à faire accepter n’importe quel type d’emploi. L’approche libérale, quoique pragmatique pouvant dans une certaine mesure faire baisser le taux de chômage, ne promeut aucunement le travail comme véritable source d'intégration sociale.
En principe incitative, la diminution de la protection sociale des travailleurs ne permet pas toujours la recherche d’emploi pour les chômeurs. Aussi, l’approche classique est erronée, en ne prônant qu’un soutien à l’offre, et excluant celui de la demande.
2. L’approche classique : une politique économique de soutien de l’emploi uniquement à destination de l’offre
Les politiques prônées par les Libéraux visent essentiellement à n’aider que l’offre. Pour lutter contre l’insuffisance de l’offre, il conviendrait dans cette optique de favoriser la part d’investissement accordée aux entreprises.
Arthur Laffer disait que : « Trop d'impôt tue l’impôt. » Or, pour créer de l’emploi, il faut être en mesure d’investir. En ce cas, une réduction de la fiscalité pesant sur les entreprises devrait de facto diminuer les risques des entreprises. Par exemple, le coût pour former un salarié peut être élevé selon les classiques, et rien ne garantit qu’il soit par la suite efficace.
Par ailleurs, la baisse de la fiscalité devrait inciter les entreprises à établir leurs sites de production en France. Par ricochet, l’offre devra nécessairement faire appel à la demande, en vue d’avoir de la main-d'œuvre. L’on voit que certains homologues européens, comme la Belgique ou le Luxembourg, constituent de véritables paradis fiscaux. Ceux-ci présentent de prime abord l’avantage d’être attractifs et d’attirer l’offre. Cependant, il faut nuancer cette approche trop simpliste. En effet, les sites de production ne nécessitent pas toujours une abondance de main-d'œuvre. De manière plus radicale, certaines entreprises ne nécessitent quasiment aucun être humain, c’est une forme de capitalisme immatériel.
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Enfin, il apparaîtrait nécessaire de mener une politique ciblée sur la baisse de ces charges, notamment celles concernant les salariés aux qualifications les plus faibles. La flexibilité devrait tout à la fois permettre aux entreprises d’embaucher et de licencier plus facilement. Or, des dérives existent. La flexicurité pourrait s’analyser comme un levier artificiel pour sauver l’emploi.
Certes, les Classiques ont raison de démontrer que persistent des défaillances sur le marché du travail. En revanche, ces défaillances ne sauraient en rien justifier les politiques d’emplois basées sur la flexibilisation de l’emploi. Tantôt elles apparaissent attractives, et peuvent dans une certaine mesure contribuer à sauver l’emploi à court terme, tantôt il conviendrait d’avoir une approche plus interventionniste pour sauver ce marché. En cela, se justifieront alors à long terme l’application des solutions keynésiennes. Il faut donc transcender l’approche libérale.
II. De la nécessité à mener une politique économique selon une approche keynésienne en vue de lutter contre le chômage à long terme
En vue de compléter l’analyse Classique, l’approche keynésienne pour expliquer les causes du chômage aura le mérite d’accorder dans son analyse au moins une place à la demande, laquelle joue un rôle tout aussi important que l’offre sur le marché du travail. Partant de ce constat, seule une conciliation entre intérêt de l’offre et de la demande, impulsée par l’État, saurait résorber le chômage à long terme.
A. Les causes du chômage selon l’analyse keynésienne : une demande globale trop faible
1. Un équilibre de sous-emploi provoqué par des anticipations pessimistes des entreprises
Le chômage proviendrait d’une insuffisance de la demande. Pour Keynes, le chômage s’explique par un équilibre général, c’est-à-dire un équilibre de sous-emploi. En principe, il devrait y avoir un équilibre sur le marché des biens et des services, qui correspondrait à un certain niveau de production.
Or, le niveau de production n’est pas assez élevé, car les besoins en main-d'œuvre des entreprises sont insuffisants. En effet, les entreprises ne sont pas en mesure de proposer un emploi à tous les travailleurs. En conséquence, il en résulte bien un équilibre de sous-emploi, provoqué par l’insuffisance du niveau de production, qui elle-même est consécutive à une insuffisance de la demande anticipée. En réalité, le niveau d'emploi désiré par les employeurs dépend de leur niveau de production anticipé.
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Pour Keynes, s’il y a une insuffisance de la demande, c’est que les salaires ne seraient pas assez élevés. Il contredit donc la théorie classique, pour lui, le marché du travail n’existe pas en tant que tel. En effet, les salaires ne seraient pas flexibles à la baisse. Il faudrait au contraire revaloriser le pouvoir d’achat des ménages, ou augmenter leurs prestations sociales. Par exemple, l’augmentation du SMIC devrait permettre une relance de la demande par la consommation. En ce cas, les anticipations des entreprises deviendraient optimistes. Et, peut-être par excès d’euphorie, ceux-ci prendraient le risque de créer des emplois, mais dans le but de maximiser d’éventuels gains de profits. Les entreprises chercheraient alors à être en situation de monopole sur un marché. Tel est par exemple le cas de French Tacos, qui aura su largement devancer ses concurrents, et qui non seulement a permis une réussite française, mais aussi de lutter contre le chômage en favorisant le recrutement de personnel. Il reste qu’en effet, il s’agit d’emplois assez précaires…
Puisqu’à raison dans une certaine mesure, l’offre peut projeter des anticipations pessimistes, conduisant à ne pas embaucher, alors l’État a tout son rôle à jouer en redonnant confiance à l’ensemble des agents économiques.
2. Redonner la confiance aux agents économiques par une nécessaire intervention de l’État pour résorber le chômage
La puissance publique a l’avantage de devoir tenir compte à la fois des intérêts de l’offre et de la demande. En cette période de la crise de la COVID-19, l’État se veut généreux. Il a continué à creuser sa dette publique, en vue de relancer la consommation. Par le déploiement de politiques keynésiennes, il est question de redonner confiance à tous les agents économiques.
Du point de vue de la demande, le chômage résulterait d’un équilibre de sous-emploi. Le problème réside dans leur incapacité à faire des projections positives, et les empêchent de consommer. En cela, apparaît une demande effective insuffisante, légitimant une baisse de la production de l’offre, et le maintien du chômage.
Du point de vue de l’offre, en relançant la machine économique, l’État espère que le chômage involontaire se résorbera par le mécanisme du multiplicateur d’investissement. En effet, en soutenant les à produire par l’octroi d’aides d’État, la puissance publique espère que cela puisse les aider à dégager des profits, et, in fine, les inciter à créer d’autres emplois, donc embaucher, donc lutter contre le chômage. Certains mécanismes juridiques déjà existants seraient d’ailleurs très efficaces. Tel est le cas de la multiplication des contrats administratifs,en matière de marchés et de commandes publiques. En effet, grâce à l’approche incitative de l’État, les entreprises sont séduites par des carnets de commande bien remplis, et devront alors embaucher pour réaliser leurs projets.
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Le chômage est causé par une demande globale trop faible pour Keynes. En ce cas, au lieu de ne compter que sur le marché, il faudra au contraire que l’État intervienne de manière active pour redéfinir une véritable politique de l’emploi. Ambitieuse, elle devra tout à la fois concilier les intérêts de l’offre et de la demande.
B. Une politique d’emploi ambitieuse : la conciliation entre garanties des droits des travailleurs et soutien aux entreprises
1. Le renforcement de la protection sociale : un axe majeur pour une relance globale de l’économie
La flexibilité du marché du travail a de lourdes conséquences sur les conditions des travailleurs. L’on peut déjà y voir des prémisses par l’application des Mini Jobs en Allemagne. D’apparence, le chômage est effectivement résorbé. En contrepartie toutefois, les travailleurs sont parfois contraints d’accumuler plusieurs petits emplois.
Le droit du travail en France est critiqué, de par sa trop grande rigidité. Peut-être à juste raison. Cependant, la protection sociale constitue un véritable levier pour avoir une compétitivité des entreprises. En effet, le renforcement des droits de salariés devrait les rendre au moins plus épanouis dans leur travail, et donc, plus productifs. Aussi, il est à constater que dans les pays européens les plus heureux (selon les indicateurs sur le bonheur) sont scandinaves. Ils ont fait le choix de payer certes moins leurs travailleurs, mais in fine, d’embaucher davantage.
Par ailleurs, la flexibilisation du marché du travail n’est pas une solution prometteuse à long terme pour les générations futures. Au contraire, l’amélioration des droits des travailleurs facilite la transition entre les générations. En somme, il s’agirait de mettre un place un système basé sur une solidarité intergénérationnelle et sur l’État-providence. Concrètement, sous l’impulsion de la puissance publique, des savoirs faires seront transmis de générations en générations. Par exemple, par la garantie d’un droit à la formation.
Outre le renforcement des droits et garanties des travailleurs, le chômage peut être combattu par une potentielle ré-industrialisation, laquelle semble actuellement d’autant plus devenir de plus en plus indispensable pour l’économie française.
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2. De la nécessité de ré-industrialiser l’économie française, tout en sauvegardant du secteur primaire et tertiaire
Une bonne partie du chômage des travailleurs français résulte de la dé-industrialisation entamée à partir des années 1970. En effet, la dé-industrialisation aura créé des pertes d’emplois, notamment pour les travailleurs issus des industries de main-d'œuvre.
Une potentielle ré-industrialisation va nécessairement poser la question d’un éventuel déclin des autres secteurs, soit primaire et tertiaire. Car à l’époque, la dé-industrialisation a renforcé le secteur des services. C’est ce qu’a montré l’économiste Alfred Sauvy, avec sa théorie relative au déversement sectoriel. Pourtant, il faut garder à l’esprit que la France avoisine environ 10% de chômage. C’est dire qu’une réhabilitation du secteur industriel, si elle est faite dans les règles de l’art, ne conduirait pas nécessairement à des pertes d’emplois dans les deux autres secteurs.
Le vrai problème sous-jacent à la potentielle ré-industrialisation, c’est de renforcer la compétitivité de l’économie française au regard des autres puissances industrielles, comme la Chine, n’ayant pas hésité à flexibiliser leur marché du travail. En ce cas, il est vrai que la France peut paraître désarmée face à une concurrence étrangère, et qui risque encore de rendre une ré-industrialisation impossible, et, in fine, maintenir le chômage en France. La solution pourrait alors peut-être venir d’une coopération entre nations européennes, en vue de lutter contre une concurrence « déloyale » mais provoquant pour l’heure le chômage actuel. L’on peut ainsi espérer une véritable politique d’emploi au niveau de l’UE.
En définitive, la flexibilisation des conditions de travail n’est qu’une solution à court-terme pour sauver le marché du travail. Plutôt, la solution pour l’emploi résiderait en l’adoption d’une approche à long-terme, nécessitant alors une forte intervention étatique. En vue d’avoir une économie vertueuse, seules ces solutions pourront aboutir à la conciliation à la fois les intérêts entre offre et demande. Si la tendance actuelle est pourtant à la flexibilisation du marché du travail, les États tendent à appliquer tant bien que mal des solutions pour lutter contre le chômage. Au moins, ces solutions ont le mérite d’être tentées.
Ce qui nous fait penser que le véritable danger à venir pour les travailleurs serait surtout la la robotisation et le développement de l’intelligence artificielle, phénomène qui va nécessairement créer du chômage, en particulier pour la main-d'œuvre la moins qualifiée. Au nom d’une prétendue efficacité du marché, est-on réellement prêt à accepter que des machines remplacent, par exemple, le corps enseignant, et, de facto, à les mettre au chômage ?