La blessure d'abandon résulte d'une séparation, parfois subie. Dans le cadre de l'adoption, l'individu est séparé de sa mère de naissance (on peut inclure le père de naissance dans une moindre mesure).
Il s'agit d'un événement traumatique majeur, intervenant au tout début de l'existence de l'individu, et qui peut se répéter au cours de l'existence, via des sensations corporelles, par des troubles de l'attachement ou encore des cauchemars.
La blessure d'abandon n'est pas une pathologique psychiatrique.
Lise Bourbeau avait dégagé une classification des 5 blessures d'âmes : rejet, humiliation, trahison, injustice et abandon.
Nancy Newton Verrier, dans son livre L'enfant adopté : comprendre la blessure primitive, a mis des mots sur des maux touchant les adoptés. En effet, la manifestation de la blessure d'abandon peut échapper à la rationnalité, et les concernés n'en ont pas toujours conscience.
Elle se travaille, elle peut se guérir.
En principe, on peut supposer que les nouveaux liens affectifs, noués au sein de la famille adoptive, pourraient compenser ce manque.
Certains avancent qu'on ne s'en départit jamais vraiment.
L'on n'oubliera pas que tous ces abandonnés ne sont adoptés. Certains resteront orphelins ad vitam aetarnam.
La séparation intervenant à la naissance est très violente, et encore plus pour un nourrisson.
Le lien entre la blessure d'abandon et l'ensemble des autres données sociologiques (échecs scolaires, addictions, troubles psychologiques...) est évident.
Un exemple concret fictif de la manifestation de la blessure d'abandon dans la vie courante : l'adopté pourrait abandonner une personne, une relation amoureuse, un projet ou autres, en vue de ne pas reproduire l'abandon qu'il a subi.
Pour ma part, j'estime que cet élément crucial d'un adopté doit être indiqué aux candidats à l'adoption. Il faut qu'ils en tiennent compte.